Les travailleurs handicapés bénéficient de mesures spécifiques pour favoriser leur intégration dans le monde du travail. Parmi elles, l’exonération des charges sociales est un dispositif clé pour encourager les entreprises à embaucher ces salariés. Zoom sur les conditions et les modalités d’application de cette mesure en 2023.
Le contexte législatif autour des travailleurs handicapés
En France, la loi impose aux entreprises une obligation d’emploi de travailleurs handicapés (OETH). Selon cette réglementation, les entreprises de plus de 20 salariés doivent compter au moins 6% de travailleurs handicapés parmi leurs effectifs. Pour les inciter à respecter cette règle, diverses aides et avantages sont mis à disposition des employeurs, dont l’exonération des charges sociales.
L’Obligation d’Emploi des Travailleurs Handicapés (OETH)
L’OETH vise à favoriser l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap. Cette obligation concerne toutes les catégories d’employeurs, qu’ils soient publics ou privés, et quelle que soit la taille de l’entreprise. Toutefois, certaines structures comme les établissements publics administratifs sont exemptées de cette obligation.
Exonération de charges sociales : pour qui et comment ?
L’exonération des cotisations patronales est un avantage offert aux entreprises qui embauchent des travailleurs handicapés. Ce dispositif permet de réduire le coût du travail pour l’employeur et, ainsi, de favoriser l’embauche des personnes en situation de handicap. Il s’applique aux cotisations de sécurité sociale, d’allocations familiales, de retraite complémentaire et de chômage.
Les conditions à respecter pour bénéficier de l’exonération
Pour être éligible à ce dispositif, l’entreprise doit remplir plusieurs conditions :
- Embaucher un salarié en contrat à durée indéterminée (CDI), en contrat à durée déterminée (CDD) d’au moins 12 mois ou en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation.
- Le travailleur handicapé embauché doit être inscrit auprès de Pôle emploi comme demandeur d’emploi.
- L’employeur doit adresser une demande d’aide à l’embauche auprès de l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) au plus tard 3 mois après la date d’embauche.
Quels sont les montants et les plafonds de l’exonération ?
Le montant de l’exonération est calculé en fonction de la taille de l’entreprise, du type de contrat et de la durée du travail du salarié handicapé. Il est également plafonné selon certaines modalités.
Calcul de l’exonération en fonction de la taille de l’entreprise
Les entreprises de moins de 20 salariés bénéficient d’une exonération totale des charges patronales, tandis que celles employant entre 20 et 499 salariés profitent d’une exonération partielle. Enfin, les entreprises de 500 salariés et plus ne sont éligibles qu’à une exonération dégressive.
Exonération selon le type de contrat
L’exonération est accordée pour une durée maximale de 12 mois dans le cadre d’un CDI ou d’un CDD d’au moins 12 mois. Dans le cas d’un contrat d’apprentissage ou d’un contrat de professionnalisation, l’exonération s’applique pendant toute la durée du contrat.
Les démarches à suivre pour bénéficier de l’exonération
Pour profiter de cette mesure, l’employeur doit effectuer certaines démarches auprès de différentes instances :
- Déclarer l’embauche du travailleur handicapé auprès de la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) dans les 15 jours suivant son entrée en poste.
- Adresser une demande d’aide financière à l’Agefiph dans un délai maximal de 3 mois après la date d’embauche.
- Informer l’Urssaf (Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales) de l’embauche et de l’exonération dont bénéficie l’entreprise, en remplissant le formulaire dédié.
En résumé, l’exonération de charges sociales est une mesure incitative pour les entreprises à embaucher des travailleurs handicapés. En 2023, cette aide financière reste un levier essentiel pour favoriser l’intégration et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap. Les employeurs doivent veiller à respecter les conditions et les démarches nécessaires pour bénéficier pleinement de ce dispositif.
L’accompagnement des entreprises pour une meilleure intégration des travailleurs handicapés
Les incitations financières sont essentielles, mais pour qu’une véritable inclusion des travailleurs handicapés prenne racine dans nos entreprises, il faut voir plus loin que les chiffres. Pour que les entreprises créent un environnement accueillant et propice au développement des talents, il est indispensable de leur fournir des outils et des ressources adaptés. La sensibilisation et la formation des équipes sont donc indispensables.
Vers une culture d’entreprise inclusive
Pourquoi former les équipes au handicap ? Parce que l’inclusion ne se décrète pas, elle se construit, patiemment, jour après jour. Les collaborateurs manquent souvent d’information ou craignent de mal faire. Une sensibilisation ciblée permet de lever ces barrières et de faire place à une culture de la bienveillance et de la compréhension. Cette approche n’est pas seulement bénéfique pour les travailleurs handicapés, mais pour l’ensemble de l’entreprise, qui en ressort plus forte et plus solidaire.
Des programmes visant à la formation des entreprises au handicap sont proposés, dans ce cadre, par des organismes spécialisés. Ces formations aident à décoder les besoins spécifiques des employés en situation de handicap et offrent des stratégies concrètes pour aménager le poste de travail, favoriser la communication et surmonter les obstacles du quotidien. En se dotant de ces compétences, les entreprises ne se contentent plus de respecter une obligation légale, elles deviennent actrices d’un changement de société.
Une démarche gagnant-gagnant pour tous
Investir dans la formation, c’est faire le pari d’un environnement de travail harmonieux, où chacun peut donner le meilleur de lui-même. Les collaborateurs, mieux préparés et informés, contribuent à une atmosphère de confiance. Et les personnes en situation de handicap se sentent considérées non pas comme des bénéficiaires de mesures exceptionnelles, mais comme des membres à part entière de l’équipe.
Bonjour,
Votre article est intéressant pour les entreprises mais en tant qu’employeur particulier souhaitant embaucher une auxiliaire de vie handicapée pour environ 100 heures par mois qui sera déclarée via le site CESU, as t-on droit à une exonération de charges sociales ou toute autre aide.
Merci de votre retour
Bonsoir,
Les mesures d’aide sont-elles également éligibles pour une personne privée qui emploie une salariée bénéficiaire du RQTH ?
Non malheureusement, seule une entreprise peut faire valoir cette aide.
Bonjour,
Je suis salarié de ma propre entreprise et reconnu travailleur handicapé. Je me verse un salaire de 1250 euros net mensuel, ce qui est plus bas que le SMIC pour 70h hebdomadaire de travail. par rapport à mon salaire, je paie 993 euros de charges salariales. ce qui est enorme pour une petite entreprise. Mon Statut est SAS. Etant travailleur handicapé, puis-je bénéficier de l’exonération de charges?
Je viens de contacter l agefiph qui m a dit que c etait n importe quoi , que eux n avait aucune demarche pour les exonérations de charges …
Je suis travailleur handicapé,si je trouve un employeur qui fait un CDD de douze mois en mi-temps,a t’il droit à l’exonération de charge.
Bien à vous.