Armoires de sécurité : quelles sont les normes ?

visuel-securite-armoires-quelles

Pour la manipulation de produits dangereux, il est indispensable de disposer des équipements adéquats. C’est dans ce cadre que les armoires de sécurité ont été mises en place avec diverses caractéristiques pour s’adapter à toutes les situations. Toutefois, ces armoires ne deviennent vraiment utiles que si elles répondent aux normes en vigueur tant pour la construction que pour l’utilisation. Découvrons l’essentiel à savoir sur les armoires de sécurité et les principales normes.

Les différents types d’armoires de sécurité

Comme leurs noms l’indiquent, il s’agit d’armoires dont le but principal est d’assurer la sécurité. Elles se déclinent en trois principaux modèles, mais de nombreuses spécifications sont disponibles en fonction du besoin de votre structure (laboratoire, usine, industrie, etc.).

Armoire pour acides et bases

Ce type d’armoire de sécurité est à l’intention des liquides non inflammables et des produits corrosifs (les solutions acides, les solutions basiques). Ils bénéficient d’une constitution particulière qui empêche les molécules présentes dans les produits de s’attaquer à la structure de l’armoire.

Armoire à solvant

C’est dans cette gamme que se retrouvent les armoires anti-feu étant donné que la plupart des solvants sont inflammables (comme les gaz liquides par exemple). De plus, une armoire anti-feu offre une meilleure protection contre les départs de feu de tout ce qu’elle contient sur une durée précise. Ce type d’armoire est disponible en divers modèles, dont certains sont adaptés à la paillasse de travail, d’autres sont à fixer au mur ou à disposer au sol. Vous trouverez également des modèles avec une ou deux portes en version haute, moyenne et basse.

Armoire pour produits chimiques

Il s’agit de l’armoire qui contient tout le reste des produits n’ayant pas été cité. Elle comporte donc les produits et liquides non corrosifs, non inflammables et parfois même les polluants.

Les armoires de sécurité anti-feu

Également connues sous le nom d’armoires coupe-feu, les armoires anti-feu possèdent des caractéristiques très particulières. Il en existe de plusieurs types répondant tous à des normes strictes d’installation et de construction.

Les armoires anti-feu sont conçues pour assurer le stockage et la conservation en sécurité des produits inflammables. Elles sont dotées d’une impressionnante résistance au feu. Elles protègent à la fois les manipulateurs, les produits conservés ainsi que l’environnement immédiat contre les risques d’incendie ou la propagation des flammes. Les manipulateurs auront ainsi le temps de quitter le bâtiment et les pompiers seront en mesure d’atteindre plus rapidement les salles de stockage surtout que ces armoires réduisent la diffusion de vapeur. Elles permettent également d’accéder rapidement à leurs contenus sans déranger d’autres affaires.

En ce qui concerne la résistance au feu ou à un incendie des armoires anti-feu, elle est répartie en quatre classes : les classes 15, 30, 60 et 90. Ces chiffres représentent en réalité la durée en minutes pendant laquelle l’armoire résiste au feu durant un incendie.

La répartition des classes

  • Classe 15 ou 15 minutes : les armoires de cette classe sont destinées à protéger les liquides comme le gazole ou le fuel domestique. Ces derniers ne s’enflamment qu’au-delà de 55°C. De ce fait, leur niveau d’inflammabilité est catégorisé faible,
  • Classe 30 ou 30 minutes : ici, le niveau d’inflammabilité des liquides à protéger est moyen. Il s’agit entre autres des liquides comme le white spirit ou l’essence de térébenthine qui s’enflamment entre 21° et 55°C,
  • Classe 60 ou 60 minutes : pour les armoires de cette classe, les liquides adaptés sont ceux qui s’enflamment entre une température de 0° et 21°C. Le niveau d’inflammabilité est catégorisé « élevé » et comme exemples de liquides, vous avez le toluène et l’éthanol,
  • Classe 90 ou 90 minutes : dans cette classe, le niveau d’inflammabilité des liquides à protéger est très élevé. Ces liquides peuvent en effet s’enflammer à des températures en dessous de 0 °C. On y retrouve des liquides comme l’éther et l’acétone.

Ces chiffres sont attribués à l’issue d’un test de résistance au feu effectué sur chaque armoire de sécurité fabriquée. Les délais qui définissent les classes de résistance correspondent au temps maximal accordé au personnel pour l’évacuation des locaux ainsi qu’aux pompiers pour empêcher l’incendie.

Normes de fabrication

C’est la norme européenne EN 14470-1 qui réglemente les conditions de fabrication ainsi que le contrôle de ce type d’armoire. Il s’agit d’une norme spécifique et poussée adaptée majoritairement aux produits inflammables en laboratoire. Il y a également la norme FM qui est moins élaborée. Cette dernière ne concerne que les armoires de classe 10 validée selon les indications de température NFPA 251-1969.

La norme EN 14470-1 est entrée en vigueur durant le mois d’octobre de l’année 2004. Elle concerne les armoires ayant un volume intérieur inférieur ou égal à 1m3. C’est elle qui établit et définit les quatre classes de résistance au feu. La réussite au test de résistance du feu de chaque armoire de sécurité est indispensable pour déterminer sa classe et être validée pour une utilisation. Au cours du test, l’armoire est mise à une distance de 100 mm d’un incendie, dont l’intensité à varier tout au long de l’opération est indiquée selon la norme EN 1363-1. La température à l’intérieur de l’armoire est mesurée à des dizaines d’endroits de l’armoire et ne doit en aucun cas excéder 200° tout au long du test. Les armoires sont en outre dotées d’un système de ventilation optimal.

En plus des deux normes mentionnées plus haut, il y a également les normes NF ISO 1182 et CNPP FSE 98-006. Tandis que la première garantit une isolation ininflammable aux parois de l’armoire, la dernière s’adapte aux armoires dotées d’extincteurs automatiques. Cette norme détermine l’efficacité et la spécificité de ces extincteurs.

Nomes d’utilisation

Les armoires anti-feu doivent être installées et utilisées de façon à ce que les manipulateurs et les tiers soient protégés en cas d’explosion ou d’incendie. Les composants tels que les tiroirs et les portes doivent passer un test de résistance au feu avec leurs charges maximales autorisées. Si des ouvertures/fermetures sont réalisées 50 000 fois sans avoir de dommages, alors ces armoires recevront la certification GS.

Les portes et parois de ces armoires bénéficient d’une construction identique et se composent d’une même épaisseur. Après un délai de 20 secondes, si la température externe excède 50°C, les portes doivent obligatoirement se refermer automatiquement. Les armoires disposent également de plaques signalétiques comme des pictogrammes et d’autres indications.

Ces signalisations informent notamment sur la présence d’un danger inflammable, l’interdiction de fumer, la capacité maximale du récipient qui peut être introduit dans l’armoire, la classe de feu, etc., il est en outre interdit de disposer de liquides non compatibles avec la classe de l’armoire. Pas d’acétone dans une armoire destinée au fuel domestique par exemple.

Pourquoi des normes strictes pour ces armoires ?

Les erreurs de manipulation ou un défaut de stockage de substances dangereuses est à l’origine de nombreux désagréments tant sur le plan humain que matériel. Les incendies et les explosions ne sont pas les seuls problèmes rencontrés dans ces cas. Il y a également la dégradation des produits entreposés, de l’environnement de travail, la perte du personnel, la perte de confiance envers votre structure, etc.

Ces normes assurent et garantissent la sécurité des produits, du personnel et de la structure tout entière. C’est d’ailleurs pour cela qu’aucune armoire n’est autorisée à la commercialisation si elle ne dispose pas des normes adéquates. Compte tenu des enjeux, chaque norme est spécialement vérifiée pour s’assurer de la qualité et de l’intégrité de l’armoire.

Quelles sont les conséquences d’un non-respect de ces normes ?

Lorsqu’une structure ne dispose pas de l’armoire anti-feu adaptée à ses produits ou que l’installation n’est pas conforme, elle s’expose à de graves dangers. Tout d’abord, un mauvais stockage de produits inflammables est l’une des principales causes d’incendie provoqué par ces produits. De même, avec un bon stockage dans une armoire non normée, ces produits sont en mesure d’amplifier un incendie déjà déclaré.

Dans ces cas, il devient difficile aux pompiers de pouvoir maîtriser ce type d’incendie. Parfois, ils sont simplement incontrôlables et impossibles à éteindre. Ensuite, c’est la vie des agents et de tous ceux qui se servent de ce bâtiment qui est en danger. Même s’il s’agit d’une simple erreur de manipulation, le feu peut être dévastateur et ne se limitera pas au bâtiment concerné uniquement.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.